Récit d’un jour de surf à Santa Cruz.

Les hasards de la vie m’ont conduit à rendre visite à un très bon ami qui a eu la mauvaise idée d’être très doué en IA et d’aller vivre dans la Silicon Valley. Pas super pour cultiver notre amitié et nos intenses débats, par contre c’est une excellente excuse pour voyager et avoir la chance de surfer dans cette région mythique pour tout surfeur. En effet, la vie sur place est complètement hors de prix et un tel voyage n’aurait pas été possible sans son accueil. Mais, concentrons-nous sur le surf!

Surfer statue près de Steamers rend hommage à tous les surfeurs passés, présents et futurs

La Californie, et plus précisément Santa Cruz, à une petite centaine de km de San Francisco, c’est le lieu de naissance du surf moderne. Les premières vagues surfées hors d’Hawaï, c’est ici. L’eau est froide (14°C toute l’année), ça a dû leur faire un choc aux beachboys, mais la côte est magnifique entre falaises et sable fin, surtout, elle offre un nombre fou de spots de très grande qualité. Cerise sur le gâteau, il y aura toujours un spot qui fonctionne grâce à l’alimentation très consistante en houle du pacifique. Il y en a pour tous les gouts, du très gros à Mavericks, jusqu’à du très abrité spécial longboards et débutants ! Je ne vous ferais pas, dans ce modeste article un guide des spots, la Californie est très bien dotée pour ça!

Santa Cruz, c’est aussi un haut lieu de la culture surf, avec de nombreuses marques qui s’y sont établies. On pense notamment à O’Neil, inventeur, entre autres, des combinaisons néoprènes. On y trouve un grand nombre de shops, très fournis en combinaisons avec quelques bonnes affaires.

Ma journée à Santa Cruz

Les US, c’est grand! Tu regardes sur la carte, tu te dis que c’est à côté (40miles), et paf, t’es parti pour une bonne heure de route, en commençant par une 2x6 vois direction la baie de Monterey. Finalement, ça tombe bien, c’est le temps qu’il faut à la brume matinale pour se dissiper. L’été, tous les matins, un long banc de brouillard s’étend sur les régions côtières à cause de la grande différence de température entre l’intérieur des terres et l’océan. Il fait donc toujours bon avec un petit 20 et un vent de nord plus ou moins soutenu. On n’oublie pas la veste, même en juillet!

Steamer Lane, 18s et 1m20 de houle sud. Il ne faut pas avoir froid aux yeux au take off avec la falaise à quelques metres

Premier check à Steamers (c’est ici qu’ils se sont mis à l’eau pour la première fois), c’est une belle vague, en droite, sous une falaise. Comme on peut le voir dans la vidéo, c’était assez petit donc la vague ne connectait pas et il y avait plusieurs sections. La première, et la meilleure offrait une belle glisse d’une centaine de mètres tout de même. Pas trop de monde à l’eau, mais avec 18 secondes de période, il faut être patient et prompt pour choper quelque chose. On m’avait déconseillé, je comprends pourquoi, il faut vraiment un gros niveau pour prendre du plaisir ici. La mise à l’eau est par contre facile et il n’y a pas de barre.

Pleasure Point porte si bien son nom ❤️

Je décide donc de me rendre à un second spot, Pleasure Point, qui se situe dans la commune voisine de Capitola. Beaucoup de spots plus ou moins sympas sur le chemin, mais il faut que je loue mon matériel et autour de pleasure, il y a tout ce qu’il faut. Au spot, très belles conditions, pas trop malmenées par le vent. Et là encore, de nombreux pics (au moins 4). A l’outside il y a du niveau, la première vague (ci-dessus) que je vois est creuse, tendue et tellement bien surfée qu’elle est conclue par un reverse 360 !!!! Ça ne sera pas pour moi! Je discute un peu avec un local (les Américains adorent parler à n’importe qui pour 2min, c’est hyper agréable), et il m’indique le 3e pic, appelé 36th avenue ‘(photo ci-dessous), du nom de la rue qui débouche juste en face. Ça à l’air sympa, je pars donc louer une planche, je peux même laisser les clés de la bagnole au loueur. C’est un peu cher (40$ la journée, je me contenterai de deux bonnes heures), mais pas tant comparé à tout le reste, et la planche en mousse (8’) a un bon shape. J’ai fait le choix d’une mousse pour deux raisons, premièrement, je ne connais pas le spot et il y a du monde, donc ça limite les risques. Ensuite, la longue période n’augure pas d’une barre difficile à passer et presque tout le monde surf un longboard sur ce spot. L’air est frais, par contre le soleil tape fort et je vais me bruler les pieds pendant mon km de marche pour revenir au spot 😢 Qu’importe, le surf est proche, il faut y aller 😋

Le surf

36th avenue, du nom de la rue qui arrive juste au dessus du spot. Il offre une belle droite et même quelques gauches

La mise à l’eau est facile. Il y a beaucoup d’algues qui s’emmêlent au leash, c’est un peu pénible au début, mais peu gênant au pic. À l’eau, super ambiance, les gens sont plutôt sympas, ils discutent entre eux et avec moi (mieux vaut avoir un bon niveau d’anglais tout de même). Après un temps d’adaptation à ma planche, je me place au bon pic et j’arrive à choper quelques bons bouts. Je pars sur une mauvaise vague et me fais chahuter sur la série la plus longue de l’aprem! Vraiment, les grosses planches c’est pénible quand il n’y a pas de passe… Les accalmies sont longues, parfois 10min sans rien, j’arrive donc à ressortir avec un peu de patience. Mais maintenant je reste au large! Choix payant, dans les 2h qui suivent je vais chopper un paquet de vagues sympas et surtout deux rides de 200m avec une belle face de 1m50, assez facile à suivre. La première est surfée à deux, avec un mec devant moi, mais c’est pas grave, en longboard ça passe! La seconde, c’est un local avec qui j’ai pas mal discuté qui me la laisse pour sortir! Le pied!

Epilogue

En bref, super expérience, que j’ai prolongée en faisant quelques photos et un tour du spot! Je recommande à 100% alors que j’avais peur d’une version à l’hawaienne avec des drops dans tous les sens et de l’agressivité… Attention toutefois, en discutant, j’ai aussi compris que c’était particulièrement bon enfant puisque les conditions estivales attirent un public un peu moins orienté vers la performance lorsqu’il y a du vent et que les vagues ne sont pas très grosses. Les pics offrant une vague plus raide et tendue étaient peuplés de très bons surfeurs et j’aurais surement eu des difficultés à m’imposer. En conclusion, quand on ne connait pas, on passe souvent un meilleur moment sur une vague plus tranquille que sur celle qui fait les couvertures de magazines.

A pleasure point, on vous rappele les règles Surfer statue près de Steamers rend hommage à tous les surfeurs passés, présents et futurs Le fameux phare/musée du surf de Santa Cruz 36th avenue à Pleasure point, full longboard Des maisons typiquement californiennes en face des spots First point à Pleasure point
Pour finir en beautée Santa Cruz sous toutes les coutures.